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Ludo

Compte rendu NAB 2022, tendances et actu du salon

Dernière mise à jour : 23 mai 2022


Après deux années sans exposition (2020 & 2021), le NAB (pour National Association of Broadcasters) - l'un des plus grands salons dédiés à l'audiovisuel - était de retour à Las Vegas pour un nouveau départ.

C’est en désordre que les fabricants ont répondu présents sur le salon, la pandémie étant encore proche et des pays toujours fortement impactés, certains acteurs historiques n’étaient pas présents sur le salon (AVID,...) et d’autres l'étaient en mode allégé et sans trop de préparation.


C’est donc dans un mode « reprise » que le salon a ouvert ses portes, l’un des halls principaux étant fermé (South Hall) et remplacé (temporairement?) par le tout nouveau WEST Hall.

Nouvel hôtel Conrad (de Conrad Hilton, fondateur de la chaine d’hôtels éponyme) - face au nouveau West Hall

Après avoir montré patte blanche avec nos passes sanitaires, nous sommes en route pour le Central Hall qui sera notre hall principal cette année accueillant nos principaux partenaires sur le salon :

Adobe, Blackmagic, Elements, HP, Maxon, Vizrt, les autres étant sur le North Hall : Autodesk (chez AWS), Mo-Sys ou dans des suites et hôtels environnants : Colorfront, Pixotope, Streambox.

Les principales tendances du salon

Entrée nord du salon

Le 4k & HDR normalisés, le 8k en embuscade

En quelques années le 4K a fini par se normaliser et la HDR (notamment le Dolby Vision adopté par Netflix et Apple et le HDR10+) est également devenue un standard, que ce soit en post-production, à la maison (télés HDR) ou même sur son téléphone (prise de vue et écrans HDR).

L’augmentation de la taille des écrans de télévision et la bataille acharnée des plateformes de streaming/VOD de plus en plus nombreuses : Netflix, Disney+, Apple TV, OCS, MyCanal, HBO Max - en exclu pour l'instant avec OCS en France - Amazon Prime…, imposent la réalisation de contenus de qualité 4K (ou plus) et HDR pour pérenniser les catalogues, attirer et conserver des abonnés, Netflix en compte environ 220 millions, Disney+ 140 millions.

Ces formats UHD & HDR ont un impact direct sur les processus de création, que ce soit pour la captation (fichiers plus gros et temps de conversion et transfert plus longs), la réalisation d’effets spéciaux plus fins et plus complexes, des images 3D plus détaillées. Il est nécessaire de faire évoluer et d’optimiser les pipelines de production et les infrastructures pour absorber au mieux ces nouvelles contraintes - pas forcement accompagnées de budgets additionnels - avec de nouveaux outils et des infrastructures locales ou dans le cloud, tout en essayant de diminuer l’empreinte environnementale - une équation pas toujours simple.


La 8k est toujours présente sur le salon, notamment chez les fabricants de caméras qui essaient de pousser ces nouveaux formats (Sony, Canon, Blackmagic, Arri, Panavision...). Pour autant, les contraintes de la 8k restent importantes avec une résolution 16 fois plus importante que la HD, impactant le stockage, le temps de traitement et les infrastructures en générale, pour un nombre de foyers équipés encore beaucoup trop faible (env. 1 million de télés 8k vendues en 2021). Avant qu'il ne se démocratise, ce format reste intéressant pour la post-production film haut de gamme ou pour les murs d’écrans en production virtuelle qui nécessitent une plus grande résolution pour zoomer sur l’écran.

Cloud

Blackmagic se lance dans le stockage et dans le cloud

Les Américains ont souvent un train d’avance dans l’adoption de nouvelles technologies, un peu moins conservateurs et souvent prêts à pousser les technologies disruptives - bonnes ou mauvaises d’ailleurs - qui pourraient créer des opportunités commerciales. L’idée est d’adopter ces nouvelles technologies et de gérer les contraintes induites quand elles se présenteront - en Europe on aurait plutôt tendances à gérer les contraintes avant, quitte à ne rien faire ensuite, découragé devant l’ampleur de celles-ci.

Depuis quelques années, accéléré par la pandémie, de nombreux fabricants portent leur solutions dans le cloud (Amazon, Azure, IBM, Google cloud..), d’abord pour le stockage des données (images, scènes 3D,…), les bases de données, puis progressivement pour faire tourner les applications et processus de fabrication (machines virtuelles et web app).

Après le changement du modèle de licence permanente en location initié dans notre industrie par Adobe et suivi par presque tous les éditeurs, de nombreux fabricants et éditeurs se tournent maintenant vers l’externalisation des infrastructures techniques en proposant le support d’instances (stations dans le cloud) spécifiques. Il semble que ce modèle ait été adopté par certains (gros?) clients US mais en Europe le processus est encore long et ces workflows restent encore hybrides (local + cloud) dans le secteur du média.

Une infrastructure cloud à 100% (calcul, stockage, I/O) a encore ses défauts, notamment sur la gestion des images, la sécurité des données et le temps pour accéder à celles-ci. Une ferme de rendu dans le cloud se déploie plus rapidement (en dehors des problématiques de logiciels à installer) qu’une station d’étalonnage ou de montage qui aura besoin d’avoir, en plus d’une instance, d'un accès aux images de la prod, ce qui dans le cas de productions complexes peu vite prendre du temps pour uploader les images dans le cloud et de l’argent pour les récupérer.

De nombreux acteurs du salon proposaient des solutions autour du cloud comme Colorfront (Streaming Server), Autodesk avec le Flame sur AWS, Blackmagic avec ses solutions de travail collaboratif et de stockage cloud autour de DaVinci Resolve ou Elements et une gestion hybride du cloud et du stockage local (proxy dans le cloud et sources originales en local).

Stand Elements et ses solutions de stockage pour le média

Remote production, travail graphique à distance et IP

Internet et le cloud c’est aussi un accès plus simple à des ressources à distance (stations de travail, stockage, suivi de production…).

En 2022, il devient de plus en plus facile de produire des contenus à partir de simples clients informatiques (zéro client) qui accèdent à des stations à distance dans le nodal du studio ou dans un data center (avec ses propres stations ou des instances).

Avec le confinement de nombreux processus de fabrication ont été revus en quelques mois.

La pandémie a grandement démocratisé le travail à distance dans nos métiers de l’image avec principalement 4 types d’utilisations :

  • Remote desktop, un accès à distance de stations de travail graphiques dans un nodal en utilisant des solutions matérielles (client zéro + boitier émetteur) ou des solutions logicielles (Teradici logiciel, Z Central, …) tout en conservant une faible latence, la sécurité des accès et des données et la possibilité de gérer de périphériques I/O et A/V : tablette, retour vidéo et audio. (Amulet, Teradici, Blackmagic).

  • Déport du flux vidéo à distance d’une session de travail graphique à travers une connexion internet publique ou d’un cloud privé (faible latence et respect des couleurs, support du HDR) pour une session d’étalonnage à distance ou une validation client. (Streambox, Colorfront Streaming Server, Sohonet, Newtek NDI, Blackmagic).

  • Accès à des stations virtuelles dans le cloud (VM). (Simple Cloud Animation)

  • Suivi de production à distance et collaboration sur les projets (Autodesk Shotgrid, Adobe Frame.io, Blackmagic Resolve et ses nouvelles solutions de stockage et de travail collaboratif, solutions de stockage collaboratif et hybride Elements).

Le travail à distance c’est également la production live avec par exemple le contrôle de cameras à distance avec gestion des délais pour que l’opérateur puisse avoir un retour fluide de son action sur la caméra (Mo-Sys).


Le travail à distance est également rendu possible grâce à des technologies de plus en plus accessibles comme la vidéo sur IP, plus souple que la vidéo SDI (nombre de sources, distance,...) différents protocoles existent aujourd'hui comme le SMPTE2110 norme de vidéo sur IP non compressée ou des formats compressés comme le NDI de Newtek.

Production virtuelle, XR, AR et 3D temps réel

Malgré l’absence d’Epic sur le salon, la société qui développe le moteur graphique 3D temps réel Unreal Engine était présente sur de nombreux stands. Le moteur a largement été adopté par l’industrie Media & Entertainement et la sortie de la version 5 il y a quelques semaines devrait encore accélérer cette adoption.

Unreal Engine est majoritairement utilisé dans le média pour la création de plateaux virtuels sur fond verts mais également pour le des tournages sur murs d’écrans LED sur lesquels la vue caméra est projetée en live, idéal pour des tournages immersifs. En 2-3 ans cette technologie de production virtuelle sur écrans LED a explosé avec l’arrivée d’écrans de plus en plus grands et plus abordables pour les chaines de télé et les plateaux de tournage combiné à un accès libre à Unreal Engine et des solutions de tracking 3D plus éprouvées.

De nombreux prestataires ont profité du confinement pour développer des outils autour du moteur 3D temps réel et des fonctions comme nDisplay pour gérer le multi-écrans. Cette intégration de nDisplay, du tracking caméra, de la gestion de la colorimétrie des écrans et des délais n’étant pas si triviale certains éditeurs ont proposé leur propre solution autour du moteur 3D d’Epic pour simplifier sa gestion dans un univers de production télé comme Mo-Sys en post-production (avec son plugin VP Pro), Pixotope et sa couche logicielle sur Unreal plus orientée événementiel et Broadcast. D’autres acteurs historiques du monde de l’habillage graphique comme Vizrt ont développé des environnements hybrides permettant de gérer leur moteur 3D temps réel et celui d’Epic.


La 3D temps réel est également utilisé sur l'habillage graphique télé plus classique, notamment avec l'arrivée de la réalité augmentée sur les plateaux des JT ou sur les événements sportifs pour présenter les équipes ou afficher les scores et les statistiques.


A part sur les conférences, l'animation 3D n’était pas forcément mis en avant sur le salon, seule Maxon avait son stand sur le NAB. L'éditeur de Cinema 4D, Redshift et Redgiant a fait l'acquisition il y a quelques mois de ZBrush, logiciel de sculpture 3D très populaire.

Mais on la retrouve sur de nombreux stands pour la création des différents univers 3D temps réel de plateaux virtuels, la production virtuelle sur écrans LED et autres Extended Set. La création de ces espaces 3D où se mélange les savoirs faire et les contraintes du jeu vidéo et de la télévision live devraient devenir rapidement un nouveau créneau pour nos talentueux studios 3D français. De nombreux outils sont présents aujourd'hui sur le marché pour créer des univers de plus en plus riches et réalistes sans forcément tout recréer : scan 3D à partir de LIDARs ou reconstruction à partir de photos, librairies d'objets, de textures et matériaux, bibliothèque de personnages et d'animations... (Adode Substance 3D, Unreal Quixel, Unreal Reality Scan...).

Démo de production virtuelle sur le NAB

Vous avez dit M1 et Mac Studio?

A contrecourant des instances dans le cloud, de nombreux éditeurs ne jurent plus que par les dernières puces Apple M1 (M1, M1 pro, M1 Max, M1 Ultra (2x M1 Max) et du nouveau Mac Studio. Au-delà du marketing, ces puces apportent de réelles avancées en termes de performances sur les dernières configuration Apple et les applications natives. Apple maitrisant le matériel et le système d’exploitation elle peut optimiser au mieux ses stations et leur environnement logiciel.

De nombreux logiciels sont portés sur cette nouvelle architecture que ce soit nativement ou via des émulateurs. Blackmagic annonce par exemple des gains de performances de 3 à 5x plus rapide en fonctions des outils.


Environnement et emprunte carbone

Dans les nouvelles tendances du salon : la prise en considération de l’impact environnemental dans les productions. Cette fois-ci c’est plutôt l’Europe qui est peut-être un peu plus en avance sur le sujet même si certains acteurs comme HP travaillent déjà sur le sujet.

L’empreinte carbone d’un film ou d’une série 3D n’est pas négligeable (fabrication, utilisation et recyclage du matériel, calcul GPU, calcul CPU et stockage dans le cloud, transfert de fichiers, … ,sans parler de l’utilisation massive du streaming pour la diffusion des contenus sur les plateformes de VOD. De nombreux projets voient le jour et devraient se développer quand les différents acteurs du marché auront trouvé le bon moyen de rentabiliser leurs efforts environnementaux.


En conclusion

Ce NAB 2022 était un salon de reprise où chacun se demandait quelques semaines auparavant s'il serait présent. Une partie des exposants historiques ne sont pas venus ou étaient présents sans avoir préparé leur exposition, les autres ont joué le jeu avec parfois un peu moins de nouveautés à montrer mais des technologies plus matures. Finalement cela nous donne une bonne idée des vraies tendances du moment sur notre marché et celles qui pour l'instant sont encore des pistes de développement pour certains fabricants ou éditeurs.

Il est clair que le cloud, les technologies de travail à distance, l'IP, la 3D, la production virtuelle et la VOD sont en train de modifier durablement le paysage audiovisuel... à suivre...

On se retrouve à l'IBC en septembre.


Les nouveautés de nos partenaires en détail

Post-production

Autodesk Flame 2023

L'équipe product design Autodesk sur le NAB

Autodesk était présent sur le stand d'Amazon AWS pour présenter la dernière version de Flame - Flame 2023 - le support des nouvelles puces M1 d'Apple et une version cloud de l'application avec retour NDI.




Blackmagic DaVinci Resolve 18

Le stand Blackmagic au NAB (pas le plus petit)

Blackmagic présentait la version bêta de son logiciel de montage et d'étalonnage DaVinci Resolve 18, cette nouvelle version inclut des outils pour la gestion des proxys (Proxy Generator), le travail collaboratif sur le Cloud Blackmagic et le streaming de sessions de travail à distance. Comme Autodesk Flame, la dernière version de DaVinci Resolve est optimisée pour les puces M1 d'Apple pour des gains en performances.




Adobe Creative Cloud

Stand Adobe

Sur son stand, adobe proposait des présentations de Substance 3D, Première pro, After Effects et Frame.io autour de créations pour les réseaux sociaux, le motion design dans les séries, l’étalonnage où la production en remote.


Coté PremierePro, des nouveautés sur la création de projets et l'import de médias, la navigation dans le logiciel ainsi que de nouveaux outils d'export et de publication et de gestion de la couleur avec Auto Color.




Pour After Effects c'est tout d'abord le support de la puce M1 d'Apple qui est mis en avant et les gains de performance qui en découle (2 à 4x plus rapide par rapport aux stations Apple de génération antérieure.




Adobe Creative Suite c'est également l'intégration d'une des dernières acquisitions d'Adobe pour le travail collaboratif et validation de projets à distance : Frame.io.




HP

HP était présent sur le salon avec la dernière génération de station de travail entrée de gamme pour la 3D : la Z2 G9 ainsi que sa station mobile Zbook Studio G9.



3D & animation

Autodesk

Autodesk n'avait pas de stand officiel sur le salon mais en a profité pour sortir ces nouvelles versions de 3ds Max, Maya, Bifrost et Arnold 20123 quelques jours avant.


Maxon

La marque s'agrandit avec le rachat de ZBrush qui vient compléter les dernières acquisitions : Redshift (moteur 3D temps réel) et les plugins RedGiant.

Solutions de stockage

Elements

L'équipe d'Elements - le fabricant de solutions de stockage NAS et SAN pour le média - était venue en nombre sur le salon pour rencontrer clients et potentiels clients américains.

Mis en avant sur le stand : un nouveau file system pour la gestion des fichiers - BeeGFS, une approche de gestion hybride du stockage en local et cloud avec la création de proxy dans le cloud et sources natives en local ainsi qu'une mise à jour de la Medialibrary le mini MAM et gestionnaire de média d'Elements.




Nouvelles solutions de stockage chez Blackmagic

Blackmagic se lance dans le stockage avec 3 nouveaux produits en réseau : Cloud Store : un stockage NAS 10GbE avec différentes options de volumétrie. Cloud Store Mini : version légère et raid 0 du Cloud Store. Cloud Pad : un boitier NAS pour convertir un disque standard en disque réseau.


Remote desktop et travail à distance

Streambox

Au programme de Streambox - acteur historique pour le partage de contenus vidéo à distance pour la validation client - Spectra : un nouvel encodeur logiciel, plugin de vos applications graphiques Avid Media Composeur, Adobe Premiere ou DaVinci Resolve pour le streaming de la timeline sur un player à distance. Iris, un nouveau décodeur logiciel qui fonctionne avec tous les encodeurs Streambox, ainsi que des améliorations sur les services cloud.




Colorfront Streaming Server et Server Mini

Dans une suite avec vue sur la tour Trump, Colorfront présentait les évolutions de son Streaming Server et le nouveau Streaming Server Mini pour le streaming de contenu vidéo SDR et HDR à distance à de multiples viewers.

Express Dailies et On-Set Dailies supportent désormais la puce M1 d'Apple.




Broadcast et événementiel

Pixotope

Les équipes de Pixotope étaient présentes sur le salon pour évoquer le rachat récent de Trackmen solution de tracking caméra temps réel pour le broadcast et la post-production. Ces outils de tracking viennent compléter l'offre de Pixotope autour d'Unreal Engine pour la création de plateaux virtuels, de plateaux XR et de réalité augmentée.

La dernière version de Pixotope annoncée un peu avant le salon intègre un nouvel outil : le Body Pose Estimation qui permet de faire interagir un acteur filmé sur fond vert avec la scène 3D temps réel - à voir !




Vizrt

Vizrtgroup avait réuni sous le même toit (stand) ces 3 divisions : Vizrt, Newtek et NDI et présentait à la demande ses nouveautés produit autour du NDI (en version 5) et du cloud.




Mo-Sys

Présent sur le NAB sur différents stands, Mo-Sys exposait ses dernières innovations en matière de tracking caméra (StarTracker), de production virtuelle sur murs d'écrans (VP Pro) et de contrôle caméra à distance pour la remote production.




Une question sur une de ces solutions ?

+33 (0)1 46 37 77 61 ou




De Los Angeles à Las Vegas, un petit tour du salon en images.



Fremont street - dans le vieux Las Vegas



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