Superprod, studio d’animation spécialisé dans la 3D, est installé au cœur de Paris dans le quartier de la place de la République et à Angoulême, ville qui accueille le Festival la bande dessinée. Créé en 2010, Superprod développe et produit des séries et des films de fiction et d’animation pour le cinéma et la télévision et collabore avec de nombreux producteurs et artistes en France, en Europe et dans le monde entier. Boris Philipart a rejoint le studio au début de l’année 2018 en tant que Superviseur Pipeline basé à Paris. Après une faculté d’histoire et une école d’animation, Isart Digital, il s’est passionné pour l’animation et a toujours travaillé dans cet univers. Le Pôle technique chez Superprod, dirigé par Christophe Archambault, comprend également un Superviseur et deux IT manager (Information Technology) qui gèrent le parc informatique et les systèmes réseaux ainsi qu'une stagiaire. Il y a également un pôle technique dédié à la Recherche et Développement à Angoulême qui intègre notamment une équipe de 3 développeurs. Boris Philipart supervise la création et la maintenance du pipeline.
« Nous développons des outils pour Maya afin de permettre aux graphistes de fabriquer des images dans les meilleures conditions. »
Quelles sont les spécificités des productions de Superprod ?
Boris Philipart : En ce qui concerne la télévision, nous venons de terminer la saison 2 de Lassie pour TF1 et Dreamworks, c'est une série 3D qui a la particularité d'avoir un rendu en 2D, tous les décors sont dessinés à la main, alors que les personnages et les accessoires sont intégrés en 3D. Au final, grâce au rendu cell shading, cela ressemble véritablement à un dessin animé traditionnel. L’an passé, nous avons produit la série d'animation Paf le Chien en full 3D pour Canal +, d'après les célèbres jeux pour mobiles, ainsi que la série pré-scolaire La Petite École d'Hélène pour France Télévisions et Disney US. Cette année en mars 2018 est sorti en salle notre long métrage Croc-Blanc, un film d'animation familial en 3D, réalisé par Alexandre Espigares (Oscar du Meilleur Court Métrage d'animation 2014). Le film est une adaptation du célèbre roman de Jack London et a été réalisé en 3D avec l’intégration de Motion Capture pour les personnages humains. Le studio prend de plus en plus d’envergure en fabriquant 2 à 3 séries TV par an et un long métrage tous les 2 ans, c’est pourquoi nous ne cessons de nous adapter à cette croissance continue. Aujourd’hui, nous sommes plus de 40 personnes à Paris et 80 à Angoulême.
Quel est votre rôle au sein de Superprod ?
Boris Philipart : Au démarrage du studio, nous produisions un grand nombre de séries avec des méthodes de fabrication spécifiques et un pipeline propre à chacune des séries. Ma mission a été en premier lieu de créer un pipeline unifié qui fonctionne quel que soit le type de séries 3D. Il doit donc rester le plus généraliste possible. L’intérêt d’un pipeline est de faire que tous les logiciels et plugins fonctionnent ensemble et que tout soit parfaitement fluide. Il sera bien sûr toujours retouché et adapté avec l’arrivée d’une nouvelle contrainte technique ou une direction artistique particulière, mais l’idée était d’avoir un socle commun solide pour optimiser les mises en place de production. Pour Lassie, c’était par exemple d’avoir un rendu 2D, pour une prochaine série, la contrainte pourrait être, par exemple, d’avoir un personnage couvert de poils. Le pipeline sera alors customisé dans ce sens tout en conservant son socle fondateur.
« Tous les graphistes sont sur Maya qui reste le cœur de notre fabrication. »
Quelles solutions Autodesk utilisez-vous pour vos productions ?
Boris Philipart : Les images 3D sont principalement créées à partir d'Autodesk Maya. Pour la série Lassie nous avons également utilisé 3ds Max et le plugin Pencil + pour obtenir le rendu 2D et le bon niveau de ligne voulu par la direction artistique. Aujourd’hui, avec la fin de la série Lassie 3ds Max est moins utilisé. Tous les graphistes de Superprod, à Paris et à Angoulême travaillent sur Maya qui reste le cœur de notre fabrication. Maya est le standard incontournable en animation. La render farm est à Angoulême mais peut être pilotée depuis Paris. Les graphistes utilisent Maya pour exprimer ce qu’ils souhaitent réaliser artistiquement. Côté technique, nous développons des outils pour Maya afin de permettre aux graphistes de fabriquer des images dans les meilleures conditions possibles. Nous développons des passerelles entre les différents outils utilisés pour optimiser la chaîne de production et c’est tout l’intérêt du pipeline. Il est important de souligner qu’un film d’animation d’une heure trente est généralement produit sur une période de 3 à 4 ans alors que pour une série 3D, il faut par exemple produire plus de 9h de contenu sur un an pour un format de 78 épisodes de 7 minutes. Les temps de fabrication sont donc extrêmement courts. Une partie importante des ressources techniques est utilisée lors du lancement de la série pour valider le pipeline défini en amont et affiner le processus de fabrication pour l'ensemble la série. Cette normalisation de la fabrication permet alors le redéploiement des compétences techniques pour la mise en chantier de nouveaux projets. Nous utilisons Shotgun pour tracker la validation de nos images et nos tâches, nous l'utilisons principalement pour ses fonctionnalités de suivi de production, sans utiliser la partie asset management pour la gestion de fichiers, une tâche que nous avons dédiée à notre asset manager développé en interne. Shotgun nous permet principalement de communiquer en interne et avec nos clients, gérer nos projets, nos étapes de fabrication et de production. Pour le calcul des images, nous utilisons parfois Arnold comme moteur de rendu mais privilégions V-Ray pour la majeure partie de nos rendus de production.
C’est un métier qui a l’air très stressant ?
Boris Philipart : Il y a des impératifs de production à respecter et cela peut générer du stress. Je n’ai jamais connu une production où nous avions du temps devant nous. En général, quand nous commençons, nous sommes déjà en retard.
Avez-vous constaté des changements dans votre métier ?
Boris Philipart : C’est un métier qui évolue d’année en année. Les technologies changent au sein des logiciels. Durant la période de production d'une série, de nouvelles fonctions plus performantes peuvent être implémentées par Autodesk ou par les éditeurs tiers. En fonction des gains de production ceci peut nécessiter la modification des processus de fabrication existants et le développement de nouveaux outils. En ce qui me concerne, je m'intéresse à la gestion technique des projets pour pouvoir donner les directions de codage aux développeurs. En tant qu'utilisateur Maya, je teste les plugins et m’assure qu’ils fonctionnent de A à Z dans la production. J’apprécie énormément Maya, car c’est un logiciel généraliste.
Quel est votre lien avec Post Logic ?
Boris Philipart : Superprod travaille avec les équipes de Post Logic depuis 2015, donc bien avant mon arrivée. Ils nous ont tout d’abord fourni du matériel pour les postes graphiques puis proposé des solutions complètes incluant le matériel et les applications 3D. Post Logic nous a ensuite proposé d’évaluer Shotgun qui a rapidement démontré son utilité dans le suivi de production. Aujourd'hui, Post Logic nous apporte son expertise et nous fait découvrir de nouvelles solutions. Pour ma part, je me rends systématiquement aux présentations qui sont organisées par Post Logic, c’est toujours passionnant. La dernière portait sur les différents moteurs de rendu. Pour moi, ce serait presque une faute professionnelle que de ne pas assister à ce type d’événements, car toutes les nouveautés sont importantes même les plus petites.
Superprod : https://www.superprod.net/
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